Rassembler les pièces du puzzle...



 



Tel un puzzle dont il s'agit de rassembler les pièces éparpillées, parfois oubliées, ce blog s'emploie à constituer la mémoire du Bandit.
Contactez-nous si ce projet vous séduit, si vous souhaitez y contribuer, si vous êtes en possession de documents, de photographies*.
Adressés à l'équipe de rédaction, vos témoignages, vos commentaires seront les bienvenus et avec votre accord, ils pourront être publiés.



 Arthur Dyduch - Lionel Petithory - Jean-Luc Billing




   
Contact :   jean_luc.billing@libertysurf.fr

ou

https://www.facebook.com/pages/Le-Bandit-1983-1987/243900485637985?fref=ts




*  Photographies libres de droits, légendées avec précision (dates, auteurs, contexte, etc.).
Les personnes reconnaissables pourront être consultées afin qu'elles puissent donner un éventuel accord de publication.




 
Merci à Etienne Rohmer pour ce scan incroyable, le statut de membre d'honneur qui était le tien et celui de Colmar Pulse à l'époque du Bandit te vaut - et c'est la moindre des choses - le statut de membre d'honneur du blog  !









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- Traces et analyses DNA: les débuts... 
- Alan Vega
- Alan Vega par Hubert Diyan
- Bérurier Noir

- Photos concerts en vrac
- Plasticiens
- Clip de Kent tourné au Bandit

- Anechoic Chamber
- le Deep's Gang


Au bar, quelques habitués ...


L'étau se resserre. Après des mois et des mois d’investigations sans répit, après avoir éliminé des pistes aussi plausibles que probables (Kent, Serge Clerc, Margerin, Ted Benoit, Blas Alonso Garcia, Didier Poux, Grosbert [de ‘A’ Bomb], Jano, Dodo & Ben Radis, Raphael Michot, Franckie [du Mur] et quelques autres …), un faisceau de présomptions semblait indiquer depuis quelques temps que l’auteur de ce dessin pourrait être Didier Rinaldi aka Grandblair, l'intéressé est passé récemment aux aveux, on le remercie ainsi que ceux qui ont contribué à cette enquête haletante  ...



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Le lieu


Géré par l'équipe de Sanglot Production (Eric Garnier, Christian Schall, Nicolas Gamelin alias Django, Didier Poux, Christian Gyss aka Tony Tupoleff et quelques autres), le Bandit avait investi d'anciens entrepôts situés 22 Rue de Bouxwiller à Strasbourg, partageant le 1er étage du bâtiment avec un sauna gay aussi discret que fréquenté ...

Le Bandit, 1er bâtiment à gauche sur la photographie ci-dessous.


Il est difficile de ne pas évoquer de suite la rue des Magasins, perpendiculaire à la rue de Bouxwiller, c'est là que se situait le Loft, une discothèque qui verra le jour vers la fin des années Bandit et qui organisera quelques concerts et non des moindres : Rita Mitsouko, Johnny Thunders, Gun Club ...

Entrée du Loft située du côté droit, quelques mètres après la 2 CV ... ce jour-là en tous cas.


Les 2 photographies ci-dessus sont signées Lionel Petithory.





- / -





Point de non retour ...
Rasé de prêt en mars 2013, le Bandit disparaît de la carte ... 
Voici les dernières images du bâtiment situé autrefois à l'angle de la rue de Bouxwiller et de la rue des Magasins, des images qui permettent de constater le caractère irréversible de la chose et de l'impressionnante métamorphose entre avant et après puisque le secteur est désormais et définitivement entre les mains des promoteurs immobiliers (résidences étudiantes entre autres) ...

Le Bandit est mort en 1987,
vive le Bandit !

 














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Alentours



Pas de concerts à l'horizon, le Bandit est en veille ... le quartier hiberne et accentue naturellement son côté rock ... à tendance cold ...


 



  


Lionel Petithory (l'homme à l'imper ci-dessus), artiste peintre et performer strasbourgeois est l'auteur de cette série d'images ... sauf celle sur laquelle il figure lui-même qui a été prise dans la Petite Rue des Magasins, à 2 pas du Bandit, par Armelle Carmaux (la jeune femme souriante sur l’image juste avant).




 Photo Jean-Louis Hess



Le même secteur dans les années 60 ... Photo Jean Jungmann





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Programmation de 1983 à 1987



Dessin Didier Rinaldi aka Grandblair


1983  Le Bandit première époque, des débuts intensément rock'n'roll ...

- dimanche 20 février 1983   Ouverture
- vendredi 18 mars 1983   Crazy Rockets
- vendredi 18 mars 1983   Gerard et ses Beaux-Frères
- vendredi 25 mars 1983   Dick Tracy
- vendredi 25 mars 1983   Afrika Corps   
- samedi 26 mars 1983   New Blue Caps
- samedi 26 mars 1983   Trans Rock Express
- vendredi 1er avril 1983   Paul Glaeser & Vincent Lauth
- samedi 2 avril 1983   Wild Child
- vendredi 8 avril 1983   Russian Roulette
- samedi 9 avril 1983   Les Désaxés
- vendredi 15 avril 1983   Total Oral et NLB (soirée Rock Allemand)
- samedi 16 avril 1983   Der Gute Ton et Heino's Gogo Boy (soirée Rock Allemand)  
- vendredi 22 avril 1983   The Dub's
- samedi 23 avril 1983   Russian Roulette
- jeudi 28 avril 1983   The Shakers
- vendredi 29 avril 1983   Les Buck Dany's
- samedi 30 avril 1983   Themrock
- samedi 7 mai 1983   Bill Baxter
- vendredi 13 mai 1983   Les Civils
- vendredi 20 mai 1983   Les Electrodes
- samedi 21 mai 1983   Kas Product
- vendredi 3 juin 1983   Loch Ness
- samedi 4 juin 1983   Nicolas Cruel
- vendredi 10 juin 1983   Jef's Club
- samedi 11 juin 1983   Les Snipers
- samedi 11 juin 1983   les Rythmeurs
- vendredi 17 juin 1983   Les Dee Dee's
- samedi 18 juin 1983   David et ses Croquettes
- vendredi 24 juin 1983   Les Ventilators
- lundi 27 juin 1983  Willcox
- lundi 27 juin 1983  Dr Feelgood
- samedi 2 juillet 1983   Les Stunners
- samedi 9 juillet 1983   Blue Suede Shoe
- samedi 9 juillet 1983   Red Teddy  
- samedi 8 octobre 1983   Teen Kats
- mercredi 12 octobre 1983   London Cowboys
- samedi 15 octobre 1983   Les Drinks 
- mardi 18 octobre 1983   Johnny Sanders (Thunders ?)
- samedi 22 octobre 1983   Irradié  
- jeudi 27 octobre 1983   La Dernière Bande
- vendredi 28 octobre 1983   The Shakers
- samedi 29 octobre 1983   Alan Vega
- vendredi 4 novembre 1983   Garage Psychatrique Suburbain (Transes Musicales)
- vendredi 4 novembre 1983   Pick-Up  (Transes Musicales)
- vendredi 4 novembre 1983   Start In Block  
- samedi 5 novembre 1983   Coronados  (Transes Musicales)
- samedi 5 novembre 1983   A-Bomb  (Transes Musicales)
- samedi 5 novembre 1983   Electrodes  (Transes Musicales)
- samedi 5 novembre 1983   Stunners (Transes Musicales)
- samedi 5 novembre 1983   Corps Caverneux  (Transes Musicales)
- mardi 8 novembre 1983   Ray Lema
- jeudi 10 novembre 1983   The Vermines  (Transes Musicales)
- jeudi 10 novembre 1983   Les Djinns  (Transes Musicales)
- jeudi 10 novembre 1983   Paris brûle-t-il?  (Transes Musicales)
- vendredi 11 novembre 1983   Decorum  (Transes Musicales)
- vendredi 11 novembre 1983   City Kids  (Transes Musicales)
- vendredi 11 novembre 1983   Last Division  (Transes Musicales)
- vendredi 11 novembre 1983   Le Mur  (Transes Musicales)
- samedi 12 novembre 1983   Expedition Punitive  (Transes Musicales)
- samedi 12 novembre 1983   Duels  (Transes Musicales)
- samedi 12 novembre 1983   Le Fracas  (Transes Musicales)
- jeudi 17 novembre 1983   The Drinks  (Transes Musicales)
- jeudi 17 novembre 1983   Baroque Bordello  (Transes Musicales)
- jeudi 17 novembre 1983   Petersen  (Transes Musicales)
- jeudi 17 novembre 1983   Radio Romance  (Transes Musicales)
- vendredi 18 novembre 1983   Standing
- vendredi 18 novembre 1983   Panik
- vendredi 18 novembre 1983   Buck Dany's
- vendredi 2 décembre 1983   Under Two Flags
- samedi 3 décembre 1983   Chris Evans
- mercredi 7 décembre 1983   Litfiba  
- vendredi 9 décembre 1983   Les Dubs
- samedi 10 décembre 1983   Prisonners
- mercredi 14 décembre 1983   Prisoners + Défilé Denis Hirsch
- vendredi 16 décembre 1983   Under Two Flags
- samedi 17 décembre 1983   Anti-nowhere League
- jeudi 22 décembre 1983   Les Rois Fainéants
- vendredi 30 décembre 1983 "Nouvel An Rock" : Le Mur, Les Drinks, Buck Dany's, les Têtes Brûlées
- samedi 31 décembre 1983 "Nouvel An Rock" : Le Mur, Les Drinks, Buck Dany's, les Têtes Brûlées



1984  Quelques spectacles sont programmés en début d'année, puis le Bandit ferme ses portes pour effectuer des travaux de rénovation de la salle ...

- mercredi 11 janvier 1984   Death In June
- samedi 14 janvier 1984   Terrain Vague
- samedi 21 janvier 1984   Kling Klang
- vendredi 27 janvier 1984   Oberkampf
- samedi 28 janvier 1984   Jimmy Bock
- jeudi 9 février 1984   Buck Dany's  (présentation de leur 1er 45 tours)
- dimanche 4 mars 1984   Les Dogs  (concert placé à salle Art & Sport de Cronenbourg cause travaux)




1985  Le Bandit seconde époque, dominante rock toujours et encore ...

- jeudi 7 février 1985   Les Drinks (réouverture du Bandit)
- vendredi 8 février 1985   Les Drinks
- jeudi 28 février 1985   Son Nom de Venise Dans Strasbourg Désert  (vidéos, films inédits, interviews)
- jeudi 21 mars 1985   Le Mur
- vendredi 22 mars 1985   Le Mur
- jeudi 28 mars 1985   Prisonners
- mardi 2 avril 1985   Electrique Rendez-vous
- mercredi 3 avril 1985   Electrique Rendez-vous
- jeudi 4 avril 1985   Electrique Rendez-vous
- vendredi 12 avril 1985   Soirée Vidéo  (films fantastiques)
- samedi 13 avril 1985   David et ses Croquettes
- vendredi 19 avril 1985   Soirée Rock Gothique
- jeudi 25 avril 1985   Raymoh
- vendredi 26 avril 1985   Pyromania
- samedi 27 avril 1985   Tweed
- samedi 27 avril 1985   Aspirine
- samedi 4 mai 1985   Les Calamités  (soirée Ah! Nana, les Filles du Rock)
- samedi 4 mai 1985   Les Daisy Duck  (soirée Ah! Nana, les Filles du Rock)
- mercredi 15 mai 1985   La Nuit de la F.M. + Hommage à Bob Marley
- samedi 25 mai 1985   Le Deep's Gang
- dimanche 26 mai 1985   Le Deep's Gang
- lundi 27 mai 1985   Le Deep's Gang
- jeudi 30 mai 1985   Anechoic Chamber
- vendredi 31 mai 1985   Anechoic Chamber
- samedi 1 juin 1985   Cyclope
- mercredi 5 juin 1985   Serge Bringolf Quartet
- jeudi 6 juin 1985   Marc Minelli & Les Pan Americans   
- lundi 10 juin 1985   Pavillon Rouge
- mardi 11 juin 1985   Pavillon Rouge
- jeudi 13 juin 1985   Oto
- vendredi 14 juin 1985   Julietta
- samedi 15 juin 1985   Buddy Mac David
- samedi 15 juin 1985   Rolly & the Wanderers
- mardi 18 juin 1985   Jad Wio
- mercredi 19 juin 1985   Alesia Cosmos
- jeudi 20 juin 1985   Alesia Cosmos
- lundi 24 juin 1985   Profil
- mardi 25 juin 1985   Profil
- mercredi 26 juin 1985   Roudoudou   
- jeudi 27 juin 1985   Hot Pants
- jeudi 27 juin 1985   Globe Trotters
- vendredi 28 juin 1985   Hot Pants
- vendredi 28 juin 1985   Globe Trotters
- mercredi 3 juillet 1985   Bonaparte's
- samedi 6 juillet 1985   Les Innocents
- lundi 8 juillet 1985   Rickey Tie
- mardi 9 juillet 1985   Rickey Tie
- jeudi 11 juillet 1985   Capital Funk   
- vendredi 12 juillet 1985   Capital Funk   
- jeudi 5 septembre 1985   Soirée Gainsbourg  (par des musiciens strasbourgeois)
- vendredi 6 septembre 1985   Soirée Gainsbourg  (idem)
- vendredi 13 septembre 1985   Les Dubs
- samedi 14 septembre 1985   Les Dubs
- jeudi 26 septembre 1985   The Shakers
- samedi 12 octobre 1985   Dr Feelgood
- jeudi 17 octobre 1985   Sexy Bop
- vendredi 18 octobre 1985   Rickie Amigos
- samedi 19 octobre 1985   Parfum de Femme
- jeudi 24 octobre 1985   Les Dogs
- jeudi 24 octobre 1985   Les Etrangers
- mercredi 30 octobre 1985   Les Thugs
- jeudi 31 octobre 1985   Parcmètre
- vendredi 1 novembre 1985   Garry and the Roosters
- samedi 2 novembre 1985   The Nights
- mardi 5 novembre 1985  L'Amnesia
- jeudi 7 novembre 1985   Zen
- vendredi 8 novembre 1985   Le Deep's Gang  (soirée Crazy Night)
- samedi 9 novembre 1985   Le Deep's Gang  (soirée Crazy Night)
- dimanche 10 novembre 1985   Le Deep's Gang  (soirée Crazy Night)
- mercredi 13 novembbre 1985   Inmates
- jeudi 14 novembre 1985   N'Kap Koulou
- samedi 16 novembre 1985   Reggae Night ou Troggs
- dimanche 17 novembre 1985   Troggs ou Reggae Night
- mardi 19 novembre 1985   Candidates
- jeudi 21 novembre 1985   Mission Impossible + New Blue Caps
- samedi 23 novembre 1985   Les Désaxés
- mardi 26 novembre 1985   Living in Texas
- jeudi 28 novembre 1985   Fizzy Scalps
- vendredi 29 novembre 1985   Les Innocents
- samedi 30 novembre 1985   Les Innocents
- mercredi 4 décembre 1985   The Kingsnakes
- jeudi 5 décembre 1985   Zatt
- vendredi 6 décembre 1985   Les Infidèles
- dimanche 8 décembre 1985   M & les Maudits  (soirée hommage à John Lennon)
- dimanche 8 décembre 1985   Les Inncocents  (soirée hommage à John Lennon)
- dimanche 8 décembre 1985   New Blue Caps  (soirée hommage à John Lennon)
- dimanche 8 décembre 1985   Ticket  (soirée hommage à John Lennon)
- dimanche 8 décembre 1985   Hot Pants  (soirée hommage à John Lennon)
- dimanche 8 décembre 1985   Les Désaxés  (soirée hommage à John Lennon)
- mercredi 11 décembre 1985   Les Pharaons
- jeudi 12 décembre 1985   Toggos
- jeudi 12 décembre 1985   Passion Fodder
- vendredi 13 décembre 1985   Baroque Bordello
- lundi 16 décembre 1985   The Miners Of Muzo
- mardi 17 décembre 1985   Band of Outsiders
- jeudi 19 décembre 1985   Non Coupable
- vendredi 20 décembre 1985   Soirée "Sex-Machine" (hommage à James Brown)
- samedi 21 décembre 1985   Soirée "Sex-Machine" (hommage à James Brown)
- jeudi 26 décembre 1985   YX
- vendredi 27 décembre 1985   Défilé de Mode
- samedi 28 décembre 1985   Raft + Défilé de Mode
- dimanche 29 décembre 1985   Jeunes Peintres en Délire
- lundi 30 décembre 1985   Jeunes Peintres en Délire
- mardi 31 décembre 1985   Revue du Bandit  (Reveillon)



1986  Quand le rock rencontre la new wave ...

- jeudi  2 janvier 1986   Wackland
- jeudi 9 janvier 1986   Reflets
- jeudi 16 janvier 1986   Graffiti
- vendredi 17 janvier 1986   M et les Maudits
- mardi 21 janvier 1986   Petersen
- mercredi 22  janvier 1986   Certain General
- jeudi 23 janvier 1986   New F.I.J.
- samedi 25 janvier 1986   Breathless
- jeudi 30 janvier 1986   Fleurs du Mal
- vendredi 31 janvier 1986   Bikini
- jeudi 6 février 1986   Interieur
- jeudi 6 février 1986   Bloc-Note
- vendredi 7 février 1986   "La Peinture claque les pinceaux" de Philippe Charvolin
- jeudi 13 février 1986   Rupture
- mardi 18 février 1986   Dr. Watt
- jeudi 20 février 1986   Pyromania
- vendredi 21 février 1986   Pretty Things
- jeudi 27 février 1986   TC Matic (avec Arno)
- mercredi 5 mars 1986   Skye My Husband
- mercredi 5 mars 1986   The Jazz Butcher
- jeudi 6 mars 1986   Dodger
- jeudi 6 mars 1986   Bloc-Note
- vendredi 7 mars 1986   "La Peinture claque les pinceaux" de Philippe Charvolin
- jeudi 13 mars 1986   Cassandre
- vendredi 14 mars 1986   Blessed Virgins
- samedi 15 mars 1986   Bruce Lili  (soirée Anniversaire / Fiesta sur invitation)
- samedi 15 mars 1986   le Deep's Gang  (soirée Anniversaire / Fiesta sur invitation)
- samedi 15 mars 1986   Raft  (soirée Anniversaire / Fiesta sur invitation)
- samedi 15 mars 1986   Marc Minelli  (soirée Anniversaire / Fiesta sur invitation)
- mercredi 19 mars 1986   The Shakers
- jeudi 20 mars 1986   Arcane
- vendredi 21 mars 1986   The Wild Swans
- vendredi 21 mars 1986   Ausweis
- mercredi 26 mars 1986   Lamine  (soirée Afro, inédits de Fela + groupes rares)
- jeudi 27 mars 1986   Kanivaus
- vendredi 28 mars 1986   Evening Legion   
- samedi 29 mars 1986   Little Bob Story
- jeudi 3 avril 1986   Douze Ans d'âge
- jeudi 3 avril 1986   Les Dodgers
- vendredi 4 avril 1986   Scamps
- samedi 5 avril 1986   Cherokees
- mardi 8 avril 1986   Babylon Fighters  (soirée Hommage à Bob Marley)
- mercredi 9 avril 1986   Babylon Fighters  (soirée Hommage à Bob Marley)
- jeudi 10 avril 1986   Lady Killer
- vendredi 11 avril 1986   Bonaparte's
- mercredi 16 avril 1986   Willy & the Lightnings
- jeudi 17 avril 1986   Afrika corps
- vendredi 18 avril 1986   John John
- samedi 19 avril 1986   Les Cheyennes
- mardi 22 avril 1986   Réseau d'Ombres
- mercredi 23 avril 1986   Soirée "Rocky Picture Show" (projection)
- jeudi 24 avril 1986   Mission Impossible
- vendredi 25 avril 1986   Anechoic Chamber
- samedi 26 avril 1986   Western Electric
- jeudi 1 mai 1986   12 Ans d'âge
- vendredi 2 mai 1986   Albert S.A.
- samedi 3 mai 1986   Kent (ex.Starshoter)
- jeudi  8 mai 1986   Fizzy Scalps
- samedi 10 mai 1986   Stephan Eicher
- jeudi 15 mai 1986   H.S.B.
- samedi 17 mai 1986   Ghetto Blaster
- dimanche 18 mai 1986   Bérurier Noir
- jeudi 22 mai 1986   Stocks
- vendredi 23 mai 1986   Candidate  (soirée The Night / Simple Détour + interventions plastiques et picturales Jean-Christophe Schieber)
- samedi 24 mai 1986   The Blow Monkeys
- mardi 27 mai 1986   Danielle Dax
- jeudi 29 mai 1986   Too Much
- vendredi 30 mai 1986   Snappin' Boys
- samedi 31 mai 1986   Soirée "Tremplin Rock"
- jeudi 5 juin 1986   Medium
- samedi 7 juin 1986   Virgin Prunes
- jeudi 12 juin 1986   Visitors
- vendredi 13 juin 1986   Speedubong Duo
- samedi 14 juin 1986   Les Désaxés
- jeudi 19 juin 1986   Kiosque
- samedi 21 juin 1986   Rupture (soirée Mexicaine avec percus de la Macumba)
- mercredi 25 juin 1986   Bloc Notes
- jeudi 26 juin 1986   YX
- vendredi 27 juin 1986   Anechoic Chamber
- vendredi 27 juin 1986   Washington Dead Cats
- samedi 28 juin 1986   Top Model
- dimanche 29 juin 1986   Une nouvelle performance de Vitriol  (soirée délire)
- jeudi 3 juillet 1986   L'Imperturbable et ses Acolytes
- vendredi 11 juillet 1986   Ausweis annulé, remplacé au pied levé par Achwghâ Ney Wodeï
- jeudi 17 juillet 1986   Sword
- vendredi 18 juillet 1986   Visitors
- samedi 19 juillet 1986    Mission Impossible
- samedi 19 juillet 1986    Les Pythies
- jeudi 24 juillet 1986   Wild Flowers
- samedi 26 juillet 1986   Soirée "Caleçon"  (élection du caleçon de l'année)
- samedi 6 septembre 1986   Bilden Zone (Bildenzone)
- jeudi 11 septembre 1986   Golghota
- vendredi 12 septembre 1986   New F.I.J
- jeudi 18 septembre 1986   Les Caps
- vendredi 19 septembre 1986   Soirée Erotique  (projection vidéos)
- mardi 23 septembre 1986   Soirée "Amnesia"  (new-wave indus.)
- mercredi 24 septembre 1986   Soirée Gay
- jeudi 25 septembre 1986   Coda
- vendredi 26 septembre 1986   Jolly Jumpers
- samedi 27 septembre 1986   "Le Bal des revenants"  (soirée The Night / Simple Detour avec défilé de mode de la boutique "Exterieur" sur un mix signé Fizzy K.DO,  projection super 8 des travaux de Joan Spiess. expo Etienne Ayçoberry)
- dimanche 28 septembre 1986   Chameleons
- jeudi 2 octobre 1986   Will'O the Wisp
- jeudi 2 octobre 1986   MFO
- vendredi 3 octobre 1986   Jad Wio
- samedi 4 octobre 1986   Défilé de mode "L'homme, cet objet"
- mardi 7 octobre 1986   Soirée "Amnesia"  (new-wave indus.)
- jeudi 09 octobre 1986   Skye My Husband
- vendredi 10 octobre 1986   Baroque Bordello
- samedi 11 octobre 1986   Soirée jam avec Bireli Lagrene, Pierre Dinckel et Thierry Eckert
- mardi 14 octobre 1986   Soirée "Amnesia"  (new-wave indus.)
- jeudi 16 octobre 1986   Zen
- vendredi 17 octobre 1986   Cyclope
- samedi 18 octobre 1986   Kiwi  (découvertes Printemps de Bourges)
- samedi 18 octobre 1986   Bloc-Note  (découvertes Printemps de Bourges)
- samedi 18 octobre 1986   Anechoic Chamber  (découvertes Printemps de Bourges)
- samedi 18 octobre 1986   Caps  (découvertes Printemps de Bourges)
- samedi 18 octobre 1986   New F.I.J.  (découvertes Printemps de Bourges)
- samedi 18 octobre 1986   Kat Onoma  (découvertes Printemps de Bourges)
- mardi 21 octobre 1986   Soirée "Amnesia"  (new-wave indus.)
- mercredi 22 octobre 1986   Soirée étudiante
- jeudi 23 octobre 1986   Fleurs du Mal
- vendredi 24 octobre 1986   Kat Onoma
- dimanche 26 octobre 1986  à;Grumh suivi de Skinny Puppy (1ère date en France)
- mardi 28 octobre 1986   Soirée "Amnesia"  (new-wave indus.)
- jeudi 30 octobre 1986   Top Secret
- vendredi 31 octobre 1986   Oto  (soirée The Night / Simple Détour + Interventions picturales et performances collectif Trans Neuron' Express)
- samedi 1 novembre 1986   "Massacre pour un nouvel Elan" par Christophe Meyer (plasticien performer)
- dimanche 2 novembre 1986   Christian Death
- lundi 3 novembre 1986   Legendary Pink Dots   (soirée The Night  / Simple Détour)
- jeudi 6 novembre 1986   Rendez-vous
- vendredi 7 novembre 1986   Ricky Amigos
- lundi 10 novembre 1986   Arcane
- lundi 10 novembre 1986   Dr. Watt
- lundi 10 novembre 1986   Will'O The Wisp
- jeudi 13 novembre 1986   Les Ravisseurs
- vendredi 14 novembre 1986   Psyche
- samedi 15 novembre 1986   Pythies  (soirée Nanas)
- samedi 15 novembre 1986   2ème Prix de Beauté  (soirée Nanas)
- jeudi 20 novembre 1986   Sucre d'Orge
- vendredi 21 novembre 1986   Bad Losers
- mercredi 26 novembre 1986   Arcane
- mercredi 26 novembre 1986   Dr. Watt
- mercredi 26 novembre 1986   Will'O The Wisp
- jeudi 27 novembre 1986   Katrina & The Waves
- vendredi 28 novembre 1986   Charles de Goal
- samedi 29 novembre 1986   Intoxicate (soirée The Night / Simple Détour en version germanique donc The Nacht + "Vie et mort" intervention picturale par Andreas Vornehm)
- jeudi 4 décembre 1986   Franck Lindbergh
- jeudi 11 décembre 1986   No Man's Land
- jeudi 18 décembre 1986   Montana Skies
- vendredi 19 décembre 1986   Living in Texas
- samedi 20 décembre 1986  Remise des "Bandit d'or" ... stylistes : Habib Bentaieb, Nadine Royer, Zab & Frigo ... peintres : Christophe Meyer et Lionel Petithory ... etc.
- dimanche 21 décembre 1986   Nitzer Ebb
- mardi 23 décembre 1986   Soirée "Cadeaux de Noël"
- mercredi 24 décembre 1986   Soirée DJ Remy Black
- samedi 27 décembre 1986  Soirée "Vidéo Performance" avec Clip Clap et Tam Tam
- dimanche 28 décembre 1986   Soirée "Stylisme" (avec les créateurs Nadine Royer, Habib Bentaieb, Stéphanie Bohnert, Zab & Frigo)  
- lundi 29 décembre 1986   Soirée " Design Performance"  (avec les artistes Damien Dollet et B. Spitz)   
- mardi 30 décembre 1986   Soirée "Peinture Performance" (avec les artistes Christophe Meyer, Geneviève Munch, Daniel Depoutot, Philippe Charvolin, Lionel Petithory, Martine Fouarge et Etienne Ayçoberry)   
- mercredi 31 décembre 1986   "A Nice Berg" - the New Year's Night 
(la soirée du nouvel an confiée à Simple Détour)



1987  Un dernier trimestre d'activité et puis s'en vont ...

- jeudi 8 janvier 1987   MFO
- jeudi 15 janvier 1987   Les Pythies
- vendredi 16 janvier 1987   Macromassa  (+ soirée "Una Noche" / Art vidéo espagnol) avec "Bicefal" par Manuel Vall et Carlos Benpa, "Cloaca Maxima" par Guion et d'autres œuvres réalisées par des artistes de Barcelone)
- dimanche 18 janvier 1987   Jimmy C Newman et son Cajun Band
- dimanche 18 janvier 1987   Dixie Stomper  
- lundi 19 janvier 1987   Neon Judgement
- jeudi 22 janvier 1987   Casablanca
- dimanche 25 janvier 1987   "Viendra-t-il un autre été ?"  (pièce de théâtre de Jean-Jacques Varoujean mise en scène de Pascal Amye, soirée organisée par l'ARTUS, pour l'anecdote, l'acteur Jean-Michel Tinivelli fait partie de la troupe)
- lundi 26 janvier 1987   "Viendra-t-il un autre été ?"
- mardi 27 janvier 1987   "Viendra-t-il un autre été ?"
- mercredi 28 janvier 1987   "Viendra-t-il un autre été ?"
- jeudi 29 janvier 1987   Bloc Note
- jeudi 29 janvier 1987   Dean Lyani
- vendredi 30 janvier 1987   War Tempo  (soirée The Night / Simple Détour)
- lundi 2 février 1987   Jazz Butcher
- vendredi 6 février 1987   Soirée "Le Prisonnier"
- samedi 7 février 1987   Performance Peinture par Daniel Depoutot
- vendredi 13 février 1987   Deep's Gang  (Supernights)
- samedi 14 février 1987   Deep's Gang  (Supernights)
- dimanche  15 février 1987   Bollock's Brothers
- jeudi 19 février 1987   Casablanca
- vendredi 20 février 1987   Tohu-Bohu
- samedi 21 février 1987   Deep's Gang
- jeudi 26 février 1987   Tip Toe
- vendredi 27 février 1987   Attrition (soirée The Night / Simple Détour ... concert + projection )
- samedi 28 février 1987   Performance "Bombage"
- mercredi 11 mars 1987  And Also the Trees
- vendredi 27 mars 1987  Edward Ka-Spel  (soirée The Night / Simple Détour)



Pas de second trimestre 1987, le Bandit jette l'éponge et décide de créer Le Village ...
Situé tout d'abord à la même adresse 22 rue Bouxwiller, le Village s'établira ensuite 6 rue du Faisan ... et deviendra la Java quelques temps plus tard.




Alan Vega - Samedi 29 octobre 1983


Doctor Feelgood - samedi 12 octobre 1985


 The Troggs - dimanche 17 novembre 1985


Soirée Ah! Nana ! - samedi 4 mai 1985


 Kas Product - mercredi 27 mai 1987


Les Dogs - jeudi 24 octobre 1985


The Jazz Butcher - mercredi 5 mars 1986



Virgin Prunes - samedi 7 juin 1986


 Dr Feelgood - lundi 27 juin 1983


 Transes musicales - jeudi 10 novembre 1983




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Anecdotes et commentaires ...



Le Bandit, vous y êtes allés 1 fois, 50 fois ou plus ... pour assister à un concert ou à une soirée, pour boire un verre, pour d’autres raisons (avouables ou non, il y a prescription) ...

On vous invite dans cette rubrique à rédiger 1 ligne, 50 lignes ou plus ... pour en faire le récit, pour évoquer quelques anecdotes ... 

Pour contacter l’équipe de rédaction : jean_luc.billing@libertysurf.fr   












Christophe KARCHER (1) :
« C'est au hasard d'une recherche de photos à propos d'un concert au Studio 80 que je suis tombé sur votre page.
Et son lot de souvenirs, dont certains tellement enfoui que je me demande où ils sont passés depuis si longtemps. Et ils ne demandaient qu'à ressortir, au hasard de visage, de noms, de prénoms, d'événements dont certains sont mentionnés ici et d'autres plus personnels, ont grandement participé à ce j'ai pu devenir et ce que j'ai pu faire après avoir quitté Strasbourg fin 85.
Genre super constitutif cette période, entre 78 et 85. Impossible de dissocier les lieux d'un tout. Qui allait du bandit au magasin dont je m'occupais, au Loft, juste à côté, au Silex aussi, bien sûr, avec son étage réservé à notre premier studio radio. Et puis les noms ou visages retrouvés ici. Quasiment tous en mémoire. Parfois très loin. Mais toujours là en fait. Jean-Luc Billing, bien sûr, Christain Schall avec qui j'ai partagé des années Fustéliennes (je l'ai connu avec les cheveux longs), pti Arno qui venait si souvent les lendemains au magasin écouter quelques disques, Didier Poux, Drinks, Patrick Dupé, l'APRA (dont j'ai retrouvé la carte de Membre récemment)...Pfff et puis woaw!) Et puis évidemment les concerts. En vrac..le regard éléctrique et les yeux exorbités de Lee Brillaux, la présence incroyable de Vega, Eicher seul en scène avec ses machines, Mona Soyoc et Spatz totalement possédés, le Gun Club juste à côté, Thunders, en manteau rose, seul au milieu de la rue après son concert, il y en a eu tellement! ...que de soirées passées là bas et pas loin autour. La montée de l'escalier, le Bandit à droite et le Sauna à gauche sur le même palier, était une montée vers des moments ou entre musique et coups à boire, on allait croiser les potes. Et on était fier que ce soient nos potes qui avait réussi à faire exister cet endroit. Je suis sûr que d'autres souvenirs remonteront en lisant ou échangeant avec les uns ou les autres. Je n'ai que peu de documents photos mais j'ai ces deux là, souvenirs d'une soirée avec Kent qui en rupture de Starshoot était venu passer quelques jours chez Francky, du Mur, pour souffler. Et puis il avait donné son premier "concert" post Starshooter rue de Bouxwiller. Il y a avait chanté des trucs de Yéyés accompagné par quelques uns des acteurs locaux de la scène rock. »





 


Emmanuel ABELA : 
« Le Bandit, je ne sais pas combien de fois je m’y suis rendu. Ce sont mille visages, mille images, milles couleurs, milles sons. D’autres souvenirs me reviendront en mémoire par la suite, mais je vais tenter de poser les premiers flashs sur le papier.

Je n’ai pas connu la première période du Bandit.

La première fois que je m’y rends, dès l’entrée j’assiste à une scène étrange : la salle est plongée dans le noir ; sur les écrans des moniteurs placés en haut de la structure centrale, on y projette un film. Sur le moment, je n’identifie pas Eraserhead de David Lynch, mais je découvre médusé la scène du poulet dégoulinant au four. Je cherche des repères, sans savoir où me rendre dans une salle aux contours obscurs. Et puis là, dans un nuage de fumée, un groupe de jeunes gens batcave : garçons et filles aux cheveux crêpés, les yeux fortement eye-linés, croix ostensiblement inversées et mines blafardes de circonstance.

Je ne me sens pas très rassuré, même si j’ai l’habitude de croiser cette faune plutôt docile, balayant de ses mains la piste de danse du Loft voisin. Au fond, je distingue un autre groupe, plus punk et de l’autre côté quelques skins. Je me dis que tout ce beau monde ne fait pas bon ménage, et comme je ne présente guère de signes distinctifs me rattachant à l’une ou l’autre de ces tribus modernes – je suis vaguement habillé de noir –, je me retrouve triplement suspect. Donc, triplement en danger. En définitive, les choses se passent plutôt bien, les gaillards préférant se toiser allègrement plutôt que d’en venir aux mains. Ouf !

Je ressors du lieu sans avoir la conviction d’y retourner. Je constate que je n’ai pas eu de chance : pas de musique, une obscurité inquiétante, une ambiance assassine et la projection d’un film venu d’ailleurs. Je me souviens juste d’un sentiment de fascination incertain pour ce lieu singulier, underground comme je ne l’aurais jamais espéré, et ces figures que je serai bientôt amené à recroiser.

Je donnerais cher en revanche pour me souvenir des gens qui m’accompagnaient ce soir-là dans ce périple initiatique menaçant : une amie peut-être, sorte de Siouxsie parisienne, avec qui je me suis retrouvé en terminale au lycée des Pontonniers, et qui avait pour fait de gloire la possession d’une K7 compilation de groupes post-punks parisiens dont un qui s’appelait Treblinka – ma première interview, rue des Rosiers à Paris quelques semaines plus tard – et d’avoir vu, ô chance éternelle, les Smiths lors d’une première apparition sur une scène parisienne. Elle s’appelle Sophie, je pense que c’est bien elle qui m’y a entraîné, mais je ne pourrais guère le garantir.
*
J’y retourne cependant bien vite. J’intègre le lieu dans mes parcours nocturnes, comme une évidence. Parmi les souvenirs plus précis, une photo circulant encore sur les réseaux atteste de la tenue d’un événement : une soirée hommage à Lennon, le 8 décembre 1985. Ce jour-là, je m’y rends avec mon ami de lycée, Bruno C., animateur radio à RBS et grand amateur de rock. Au programme, M & les Maudits, les Innocents, les Désaxés, entre autres, dans une soirée qui me semble plus engageante.

Je finis par me sentir familier du lieu, qui devient mon deuxième lieu. J’y file parfois après mon émission de radio le soir vers minuit. Ainsi, j’assiste à la fin du concert de Passion Fodder de mon idole Theo Hakola qui reprend, ô bonheur, Je cherche une drogue qui ne fait pas mal d’Orchestre Rouge, son groupe précédent. Je me faufile, et me retrouve devant la scène : un emplacement que je finis par m’attribuer spontanément. Le lendemain matin, j’ai philo à 8h, c’est bien le seul cours auquel j’assiste avec assiduité, quelle que soit l’heure du coucher, la veille.
*
Dès lors, au Bandit, je m’y sens chez moi : il m’arrive de prendre la place du DJ, le temps d’un remplacement ou dans le cadre d’une soirée thématique. J’y passe les titres en vogue avec la certitude de vivre avec mon temps : les derniers maxis fraîchement parvenus d’Angleterre, ceux qu’on diffuse avec joie sur les ondes, en ces temps de radio presque libre.

De cette cabine, je découvre qu’on a accès à l’arrière de la scène par un couloir parallèle à la salle. Je m’y fais toper un jour de strip-tease féminin. Ben oui, quoi, je suis aux platines, à l’autre bout de la salle, je ne vois rien ; je me dis que je peux assister à un court instant d’effeuillage pendant la durée d’un long morceau que je viens de caler – Bela Lugosi’s Dead de Bauhaus, et ses quelques 9 mn ? – ; je me retrouve aux premières loges sur le côté de la scène et là le manager de la jeune fille blonde et gironde me tape à l’épaule : « Et toi, qu’est-ce que tu fous là ? » Et moi, avec une assurance sur-jouée : « Ben, je suis le DJ ! » Après un « dégage ! » sans appel, je repars, la queue entre les jambes, rejoindre la cabine que j’ai délaissée. La situation me fait rire, bien longtemps après. Presque une scène de cinéma…

Dans le même ordre d’idée, j’ai participé à un défilé en… caleçons ! Un soir, il manque un mannequin dans le cadre d’une soirée mode. Stéphane R., autre ami de lycée, à la fois DJ et quasi-intendant du lieu, me demande si je veux bien défiler. À la clé, le caleçon porté. Je lui réponds que je suis d’accord et en moins de temps que pour le dire, je me retrouve à l’avant de la scène montée pour l’occasion, en caleçon, avec une veste sur les épaules. Comme les filles crient généreusement : « À poil ! », je me défais de la veste et la balance dans le public. Je n’allais pas le faire avec le caleçon, puisqu’il m’était destiné ! Et là, se pointe l’organisateur – le propriétaire d’un magasin à Strasbourg sans doute – qui vocifère parce qu’il doit courir après sa veste à 300 francs. Je fais mine de m’excuser, mais je n’en ai cure. L’objectif est atteint : j’ai mon beau caleçon à fleurs !
*
Les semaines passent, les concerts s’enchaînent, la routine s’installe selon un rituel clairement établi : rendez-vous informel avec les amis au Montmartre dont Jean-Luc B., petit passage à la fnac pour récupérer les imports soigneusement réservés dans un bac moins prisé – c’est fou le nombre de disques post-punk qu’on retrouvait dans le bac Abba ! –, un détour parfois par JSB sous la gare, un disquaire qui avait identifié un joli filon d’importation et puis on filait au vernissage de l’exposition du jour jouer les pique-assiettes, avant de nous rendre au Babouin, rue du Faubourg-de-Pierre jusque plus tard dans la soirée. Puis, arrivée tardive au Bandit. Les concerts y démarrent généralement tard, après minuit.

Parfois le buzz nait au courant de la journée. Je me souviens du premier concert de Jazz Butcher, avec David J, bassiste de Bauhaus. Dans l’après-midi, chacun arbore fièrement un LP sous le bras, comme s’il détient un secret. Le groupe est méconnu, mais il suscite une étrange fascination. Séduit par la pochette, j’avais acheté le premier album Bath of Bacon, tout en me demandant ce qu’un groupe pareil pouvait produire sur scène. Le bouche-à-oreille aidant, nous sommes plusieurs centaines à accueillir le groupe au Bandit le soir même, dans une ambiance très festive. Le concert, parmi les plus enthousiasmants auxquels j’ai pu assister, se termine dans une joyeuse foire avec une version à rallonge d’une chanson du groupe, La mer – « La mer va dedans / la dedans va dehors / les petits poissons habitent la mer », puis une histoire d’éléphants se rendant dans « la mer, parce qu’il est bien joli » –, en français dans le texte. Pat “Fish”, sans doute galvanisé par l’ambiance, prolonge le plaisir indéfiniment pour un public ravi : ils sont une dizaine à l’arrière de la scène avec des casseroles et des ustensiles en tout genre pour rythmer les nombreux rappels.

Avec Bruno C. et Stéphane R., nous improvisons une interview en loge à l’issue du concert. Je me souviens de l’extrême courtoisie, très britannique, du personnage. De manière informelle, nous parlons musique. Je me souviens qu’il nous prévient de l’arrivée d’un artiste incroyable, Robyn Hitchcock... Pendant qu’il nous dit cela, j’assiste, interloqué, à l’entreprise de séduction d’une groupie – très belle fille – qui, juste à côté de nous, branche sans ménagement l’un des musiciens anglais. Il répond à son invitation, se lève et la suit… Du haut de mes maigres 18 ans, je peux l’avouer : la scène me trouble. Quelques mois plus tard, une fille brune à qui je suis très attaché « disparaît » dans les mêmes conditions, embarquant l’ex-Starshooter Kent. À mon grand désespoir, bien sûr. Mais ça, c’est une autre histoire...
*
Durant ces quelques mois, un public fidèle se constitue, encouragé en cela par la programmation de RBS, alors magistralement dirigée par Richard M. : il suffit d’une étincelle ou une simple annonce radiophonique pour que tous les adeptes du lieu se montrent au rendez-vous. Ainsi, c’est le cas de M & les Maudits pour un concert mémorable ou des Legendary Pink Dots qui trouvent à Strasbourg un port d’attache et un public acquis à sa cause très psychédélique. De même pour Danielle Dax, une artiste britannique sous-estimée qui, merveilleusement fardée, nous livre un set rock enlevé et tendrement sexy. On danse sur son dernier maxi, Yummer Yummer Man, un bref hit indie ou sur les rythmes tribaux de Bed Caves, charmés par les ritournelles envoutantes de cette grande dame aux cheveux d’or.

Souvent, je me trouve au pied de la scène, généralement sur la droite ou juste en face, pour ne rien manquer. Ainsi, avec Mathieu M. du fanzine colmarien Bela Lugosi, nous jetons un coup d’œil furtif à la set-list du duo Jad Wio juste devant nous. Sur une simple injonction, on indique à ceux de derrière que sur la reprise You’re Gonna Miss Me du 13th Floor Elevator, nous passerons en mode pogo. Dès les premières mesures, nous nous jetons dans tous les sens, dans une ambiance punk endiablée.

C’est le cas également, lors de ce concert mémorable des Béruriers Noirs – un dimanche ! Oh, je ne peux pas dire que je sois un fan du groupe, mais ce à quoi j’assiste cette fois-là est tout à fait dément. Ce soir-là, le Bandit pourrait doubler, voire tripler sa jauge ; il y a autant de gens dans la salle qu’à l’extérieur ! Ça pousse dedans, ça pousse dehors. Moi je me hisse péniblement sur l’un des mobiliers et du haut de mon promontoire de fortune j’assiste à des scènes presque inquiétantes : une vague continue part de gauche à droite et d’avant en arrière, emportant tout sur son passage. Sur scène, les deux choristes munis d’un masque de cochon sorti tout droit d’un cauchemar de Shining miment des gestes obscènes, fascinantes de perversité. Je n’en perds pas une miette... C’est le chaos ! Mais nul d’entre nous n’a envie de résister à l’appel d’une telle sauvagerie. On se laisse donc entraîner, hurlant, trépidant, tapant des mains et des poings, dans un avant-goût de l’enfer. Un grand moment. Pour les avoir revus, l’année suivante, à la Salle des Fêtes de Schiltigheim, je peux garantir que le folklore Béruriers est né du succès. Le concert du Bandit ne présentait rien de l’ordre du gimmick ; c’était la quintessence même du punk dans ce qu’il peut présenter de plus dévastateur.

De la même manière, j’assiste plus inquiet au show de Skinny Puppy, dans le cadre d’une soirée industrielle – pour laquelle on avait annoncé la présence de Severed Head. Le final du groupe se résume à un simulacre de bagarre entre musiciens avec bris de bouteille et visages en sang. Bêtement, j’y crois, catastrophé, avant qu’on ne me rassure sur l’état de santé de chacun. C’est drôle, mais des années plus tard, alors que je suis disquaire, des gamins tardivement gothiques se partagent des images devant le comptoir comme s’il s’agissait de reliques sacrées. Intrigué, je tente d’apercevoir ce que c’est : des photos du concert de Skinny Puppy au Bandit ! Quand je leur dis que j’y ai assisté, ils se retournent incrédules. « Hey, lui ! » Et quand je me désigne à l’image sur l’une des photos, devant la scène, je lis dans leur regard une forme d’admiration qui ne dit pas son nom. Je croule sous les questions. Mais comment ? Et quoi ? Que faisiez-vous là ?, etc. Du coup, je leur parle longuement du Bandit, de l’ambiance, des concerts, cinq ou six ans après la fermeture du lieu. C’est plaisant, mais ça me fiche un sacré coup de vieux.
*
Le Bandit, c’est aussi ma rencontre avec l’art. Un soir, des artistes performent partout dans la salle : Christophe Meyer, Daniel Depoutot, Etienne Ayçoberry, le fils de mon professeur d’histoire contemporaine à la fac – entretemps j’ai réussi mon Bac. L’un d’eux produit en direct des dessins primitivistes qu’il vend à l’arrachée, 5 francs, 10 francs, selon le format. Je me souviens d’un grand gaillard, très rock, au visage émacié avec une voix grave. Devant moi, il esquisse au pinceau un petit personnage – une sorte d’homme des cavernes naïfs – en train de courir. Et alors que je ne m’y attends pas du tout, il change de pinceau, le plonge dans du rouge et lui rajoute un cœur entre les mains, celui sans doute qu’il court offrir à son amie. Immédiatement, je suis séduit par cette image qui vient de naître sous mes yeux. Je crie : « À moi, à moi, à moi ! » Avec calme, le peintre tempère mon ardeur, et me dit : « Ne t’inquiète pas, tu l’auras. Laisse-le sécher. » Il tamponne la date : le 30 décembre 1986. Ce soir-là, nous repartons tous avec notre dessin – Jean Luc B. a le sien, avec une fille et un chien, si je me souviens bien – et avec cette étrange conviction que le dessin dont nous avons fait l’acquisition a été réalisé spécialement pour chacun d’entre nous. Le nom du peintre : Lionel Petithory. Depuis cette époque, je lui reste attaché ; le dessin n’a jamais cessé d’orner mes murs, comme un grigri éternel, en présence d’autres œuvres de plus grand format.
*
L’un de mes derniers souvenirs, c’est une soirée de lancement. Nous dirions « release party » aujourd’hui. Le groupe strasbourgeois Kat Onoma y présente son premier maxi 45T, Beggar’s Law chez Attitude. Personnellement, je ne connais pas le groupe. Mais j’ai la consigne, aux platines, de jouer régulièrement les quatre titres de cet EP inaugural. Est-ce la contrainte imposée, mais je me souviens de résister un peu à ce que j’entends. Je cherche naturellement à trouver dans la vaste discothèque du Bandit de quoi enchaîner avec ce que j’entends, mais comme c’est très différent des sons de l’époque, je me hasarde du côté de Tuxedomoon, des choses à la marge qui flirtent entre jazz et post-punk. Nous sommes en 1986, les choses évoluent vite et je ne me rends pas bien compte que j’assiste à un petit événement historique : les débuts discographiques de Kat Onoma ! Je distingue dans la salle la taille longiligne de Rodolphe Burger, habillé de cuir, et lui attribue une classe naturelle, sans m’y attarder davantage...
*
Malheureusement, le Bandit ferme. Nous nous retrouvons orphelins, brutalement. Durement. Sans salle équivalente jusqu’à l’ouverture de la Salamandre quelques années plus tard. Et finalement, la Laiterie en 1994. Comme à chaque fois, en pareil cas, on mesure le manque provoqué par la disparition d’un lieu, mais on ne mesure pas complètement ce que ce manque génère en nous. Pour moi, c’était la fin d’une forme d’adolescence – j’ai 20 ans au moment de sa fermeture en 1987 – sans pour autant me plonger dans l’âge adulte. Beaucoup de gens que j’y ai croisés ont fini par disparaître, certains malheureusement pour de bon, d’autres sont partis sous d’autres horizons. Nulle nostalgie cependant, mais le sentiment d’un foisonnement et peut-être d’une spontanéité, comme je n’allais plus en rencontrer. Je crois que 10 ans après, lors d’un concert de Pavement à la Laiterie en 1997, je retrouve un peu de cet esprit-là : avec une nouvelle génération de jeunes gens, la liberté s’affiche au grand jour ; ni code ni barrière, juste le plaisir d’être là ! En pleine explosion des sens. »



Hubert DIYAN :
« C’est lors d’une recherche nostalgique comme cela arrive souvent à nos âges que je suis tombé sur ton devoir de mémoire au travers de ton blog.
J’ai encore des pièces médias à verser à cette contribution de la mémoire musicale de ce lieu-culte de notre jeunesse : le concert de Legendary Pink Dots et la perf de Charvolin en video-8mm qui traînent dans ma cave depuis 35 ans (mais il faut espérer que le temps n’a pas détérioré les videos).
Et des photos du concert d’Alan Vega ci-jointes.
Hubert Diyan alias Ubu  (ex Dustbeans, Zayus, Tribo 2) ».





Hervé PETIT :
« Le Bandit ? De grands moments de découvertes de groupes qu'on ne pouvait applaudir nulle part ailleurs. Le point de convergence des fêtards, curieux, créateurs de vie à Strasbourg. Un lieu interlope animé par la vivacité des esprits qui s'y côtoyaient ... »




Christophe MEYER (1) :
 « Je me souviens très bien du concert de Vega, chauffé au rouge, petit nerveux incandescent qui s’était fait insulter et huer, certains dans le public réclamant du rock. En ce temps là, à Strasbourg, il n’y avait pas que cette partie du public du Bandit qui ne pigeait rien à rien. »


Laurence BARONDEAU :
« Bravo pour la documentation !
Il faudrait créditer les créateurs, en particulier celui des illustrations / tracts / fanzine / logo d'époque présentés ici, l'illustre illustrateur Didier RINALDI alias le grand GRANDBLAIR ! »


« Je me souviens d’un concert des Dogs où j’étais allé avec une poupée Barbie en poche, modèle d’une série de dessins, poche d’où ellle s’était extraite pour danser sur la scène aux pieds des micros et comme j’étais tout devant face à Dominique Laboubée celui-ci l’avait prise pour la serrer contre son micro, chanter avec elle deux morceaux, et l’utiliser comme une sorte de bottleneck, malheureusement, le souvenir de ces morceaux m’échappe, il me semble que l’un de ces morceaux était l’approprié Most forgotten french boy, mais je n’y mettrais pas ma main à couper... Je les ai vus plusieurs fois, dont peut-être deux fois au Bandit, mais jamais avec une telle proximité. J’ai vraiment beaucoup aimé ce groupe. »


Je me souviens aussi des bonnes gueules de Stéphane et de Lucky, le duo de portier . Que sont ils devenus? Et JoJo le frangin,le plus effacé, peut être un peu oublié dans la fratrie . Je le vois encore de son œil pétillant me ramener mon gin tonic . On picolait sec . Comment avons nous fait pour pas nous casser la nuque dans les escaliers !! »


Christophe MEYER (3) :
« Je me souviens avoir reçu deux fois, chaque fois à ma grande surprise, une sorte de prix ou de distinction, un Bandit d’Or, j’ai eu dans mes ateliers successifs ces récompenses, une sorte de petite tête d’un bonhomme à nez en frite avec un masque collé sur une plaquette en bois. Un jour, lors de portes ouvertes à l’atelier de la Coop, elles ont disparues du rebord de la fenêtre d’où, couvertes de poussière de sciures, elle me regardaient fabriquer mes châssis. »


Eric T. LURICK :
« Ma mémoire me joue des tours. Qui étions-nous allé voir au Hall Tivoli en ce début de l'année 1983 ? Les Stranglers ? Ou bien mon subconscient cherche-t-il à enfouir un nom complètement inavouable ? Peu importe finalement...

Dans la foule uniforme qui innonde la rue après le concert - les cheveux mi-longs, le treillis militaire,  le jean délavé et les baskets Stan Smith sont encore la norme - je repère une poignée de personnes distribuant des tracts qui se distinguent de ce tout venant vestimentaire.  En m'approchant je m'aperçois que je connais l'un d'entre eux. C'est Didier.  Il me tend un tract et me recommande vivement de venir faire un tour dans le club rock qu'il vient d'ouvrir avec ses amis en me promettant que je ne le regretterais pas. Moi qui croyais que le peu de vie rock à Strasbourg avait lieu dans une zone restreinte qui part du Wacken, entre le Hall Tivoli et le Hall Rhenus, jusqu'au Palais des Fêtes. Mes amis et moi-même lui promettont de venir.

Le vendredi suivant nous voilà au 22 rue de Bouxwiller devant le Bandit, à l'heure dite, à gravir l'escalier aussi raide que interminable. Quelqu'un nous ouvre la porte sans dire un mot - je comprendrais plus tard pourquoi – nous payons et nous voilà enfin dans le Saint des Saints. Au fond une petite scène, à gauche le bar, à droite, dans un recoin, une petite cabine de DJ, quelques fauteuils. Ce qui me frappe le plus se sont ces gros bidons disposés ça et là dans ce lieu complètement vide.

Car nous sommes seuls ! Dans le doute, l'un de nous sort le tract de sa poche pour vérifier la date et l'heure. C'est bien le bon jour et il est bien 21 heures ! Un peu inquiets nous décidons de nous diriger vers le bar lorsque quatre punks sortent de la pénombre et nous toisent de haut en bas la moue aux lèvres. Il faut dire que l'un de mes amis porte encore les cheveux longs et une barbe. Probablement un reliquat de ses années passées à écouter du krautrock ! Je connais l'un de ces punks qui fait mine de rien et je me dis que cela sera suffisant pour éviter une rixe éventuelle (ou une coupe de douille express). Pour nous donner de la prestance nous commandons une bière et attendons patiemment.

Après quelques verres l'endroit s'est peu à peu rempli et le groupe monte sur scène. Nous ne les connaissons pas - ce qui sera finalement assez souvent le cas en allant au Bandit. Ils viennent de Mulhouse et s'appellent Russian Roulette. D'emblée je sais que ça va me plaire. Un batteur, une bassiste et deux guitaristes au look sans équivoque. Entre Johnny Thunders et Stiv Bators. La couleur est donnée ! Durant l'intro le chanteur bondit sur scène et... comment dire... le contraste avec le reste de la bande est saisissant. Perfecto, tartan et iroquois énorme. J'ai l'impression de voir les Heartbreakers avec un membre de Exploited qui s'est égaré là et qui en profite pour squatter le micro en jubilant ! Le concert se termine avec une reprise de "Gloria" pendant laquelle le chanteur déverse sur les pogoteurs le contenu de boîtes de lait en poudre... Gloria.

Nous voilà conquis. Ou convertis. A partir de ce moment je vais vraiment avoir du mal à assister à un concert dans une salle de plus grande capacité.  Le prochain au même endroit ? Les Désaxés. Et nous savons maintenant qu'il ne faut pas tenir compte des horaires  annoncés ! »




Christophe KARCHER (2): 
« A la séparation de Starshooter, Kent était venu séjourner quelques jours chez Francky, le chanteur du Mur, qui était roadie de Starshooter et copain avec lui.
Et il me semble bien que le premier concert post Starshooter de Kent a eu lieu au Bandit, avec un combo constitué de quelques piliers de la scène rock Strasbourgeoise de l’époque (Didier Poux et Christian Schall étaient de la partie je crois...de mémoire). Un concert dont la set list était composée de reprises, de standards. Je me souviens de covers de Jacques Dutronc et d’un “Noir c’est noir” (il n’y a plus d’espoir) costaud.
Kent était joyeux, et avait traversé la salle au sprint en plein milieu du show.

Et sinon, il me reste beaucoup d’images en mémoire de tous les concerts que j’ai vu la bas.
Une de celles dont je parle souvent, c’est celle du chanteur de Dr Feelgood, Lee Brillaux juste devant moi, à gauche de la scène pendant une partie solo du guitariste, les yeux fiévreux d’intensité, exorbités presque, ruisselant de sueur. Toute l’intensité du bonhomme ! » 



Pascal HOLTZER (ALESIA COSMOS et CAPITAL FUNK):
« 1983 ? 30 ans... la mémoire ne remonte pas si loin ! C'est ma première réaction. Et pourtant, je sens que ça s'agite, pousse et rue tout au fond du grenier, quelque part entre le cortex préfrontal et l'hippocampe se forment des images de Peugeot 504, de Simca 1100, et la tête de Pierre Mauroy à la télé, ça y est, ça commence à circuler dans les réseaux neuronaux... 


Je m'aventure, dépoussière et trouve quelques vieux trucs sinistres de cette année-là : la disparition de Tennesse Williams, l'avènement de Margaret Thatcher ; une bonne nouvelle aussi : l'incarcération de Klaus Barbie, « le boucher de Lyon ». Et plus loin, sous une photo de ma première Strato (noire), War, le deuxième album de U2 et la VHS de Thriller de Michael Jackson.
Mes narines frémissent et mes connexions synaptiques grésillent, je sens que je m'approche... 

Et tout-à-coup, le voilà : le Bandit. Je me laisse glisser le long de la voie ferrée sans crier gare et, telle la vache contemplative, laisse rouler les wagons de souvenirs. 
C'est d'abord un fatras de sons, d'images et de sensations. Je me dis que je n'y arriverai pas. J'inspire, tente de faire résonner un La 440 dans la posture du lotus, et me laisse faire. Et ça explose, c'est la Foire du Trône sous acide. Tout se mélange. Arno avec Dr Feelgood ? Je rêve ! Arno ? Oui, ça me revient, mais avec TC Matic ! Et Dr Feelgood, dire que j'avais oublié... Et, toujours en première classe, arrivent Kas Product, Alan Vega, Jad Wio. Les potes de Kat Onoma, aussi. 

Et subitement, le fait d'évoquer ceux-là me fait exploser à la figure que j'y ai joué avec 2 de mes groupes, la même année, en 85. Le plus drôle dans l'histoire, c'est que ces 2 formations ne jouaient pas du rock, pas au sens strict, en tous cas : ALESIA COSMOS (en trio à l'époque, avec Marie-Berthe Servier et Bruno de Chénerilles) pratiquait un cocktail (hallucinant pour les uns, cauchemardesque pour les autres) de free-rock mâtiné d'electro avant l'heure et de bidouillages électro-acoustiques accouplés avec les folles impros vocales de la chanteuse (wow, j'ai réussi à en parler, à l'époque, j'avais du mal...). Et CAPITAL FUNK (avec le même Bruno de Chénerilles, Ismaïl Safwan, Etienne Jesel et le fameux Roland qui jouait avec tout le monde à l'époque... une boîte à rythmes en guise de batteur, signe des temps) qui jouait du funk dans la lignée de ceux qu'on aimait à l'époque : Prince Charles, Was Not Was, Nona Hendryx, War ou Parliament. Curieusement, je me souviens très mal de ces concerts. On a joué beaucoup cette année-là.

Du Bandit, il me reste le souvenir de l'état dans lequel j'y allais. Le quartier, d'abord : une zone d'entrepôts en activité ou non, des bâtiments patibulaires qui s'alignaient mystérieusement comme autant de menaces pour le petit bourgeois qui considérait le rock comme un truc dangereux pour sa voiture, sa femme et ses enfants. Par temps maussade, c'était splendide, un vrai décor de film de bandits. Quand on pénétrait dans cette zone, on se transformait immanquablement en outlaw, prêt à en découdre avec les décibels, et éventuellement avec le petit bourgeois sus-cité. J'ai peu de souvenirs de l'architecture intérieure du lieu (30 ans quand même !), mais il me reste celui des groupes qui m'ont allumé avec la plus grande flamme qui soit : le rock. 
« Le rock est la foutue meilleure drogue du monde » (Angus Young). »



Francis LEIBENGUTH (1) :
« Ah ! Les Soirées de l’APRA ! Une fois par semaine, le jeudi je crois, l’Association pour la Promotion du Rock en Alsace organisait un concert gratuit au Bandit, avec en vedette un groupe « local » (comprenez : groupe alsacien qui n’était encore jamais sorti de son garage). Je me souviens d’un groupe baba cool où les spectateurs étaient assis par terre, d’un groupe punk plutôt pas mal (Redrum), mais le grand moment fut pour moi la prestation de Golgotha, groupe strasbourgeois de hard rock qui ne nous épargna aucun cliché : l’arrivée des musiciens sur « Ainsi parlait Zarathoustra », les fumigènes et les gros pétards, le guitariste avec le pantalon collant à rayures verticales (très à la mode chez les hardos dans les années 80), spécialiste des soli hyper techniques qui n’en finissent plus, le headbanging évidemment, etc. Mais le meilleur (ou le pire, c’est selon) fut l’arrivée sur scène du chanteur après un premier morceau instrumental : cheveux longs, barbe, habillé dans une espèce de costume 2 pièces blanc style oriental sans doute acheté à Pier Import, avec une croix celtique ou quelque chose de ce genre autour du cou (je vous rappelle le nom du groupe : Golgotha, vous voyez la référence ?). Bref, du grand spectacle ! Il salue la foule, vient serrer les mains des spectateurs du premier rang (sans doute les fans de son quartier), et, l’intro du deuxième morceau terminée, il se met alors à chanter… Euh… Bon. Comment décrire son « style vocal » ? Je dirais quelque chose entre un Jimmy Sommerville sous amphet et un Christian Vander sous acide, bref une voix suraigüe avec laquelle il essaie de vocaliser, et tout cela avec le plus grand sérieux bien sûr. Un grand moment de « non sense » que n’auraient sans doute pas renié les Monty Python, sauf qu’ici, c’était du premier degré. Les premières minutes de fascination passées (oui oui, je dis bien fascination, c’est vous dire l’effet visuel et auditif de cette scène), et après avoir bien rigolé pendant quelques temps, je suis sorti discuter avec les potes, mais j’ai eu la chance de revenir juste au moment du slow (parce que, vous voyez, les hardos, sous le cuir et les clous, ce sont quand même de grands sentimentaux). Son titre : Shadows in the Night… Tous les clichés, vous dis-je. » 



Stéphane OLLIVIER :
 « Ah le concert des Virgin Prunes... les dernières années du groupe quand ils étaient moins expérimentaux qu'au début, mais quand même chouette! Et le concert de Macromassa organisé avec RBS, le plus rigolo c'était en fait le lendemain quand je suis allé chercher le pognon qui revenait à RBS ett Christian Schall que j'avais pas revu depuis 10 ans ... Le concert des Love & Rockets, j'étais aux toilettes, plein de bière à évacuer et un des musicos qui me disait d'accélérer apparemment pas de WC privés pour eux! Par contre j'y ai raté Alan Vega, je m'en veux encore ! Love & Rockets ? Ah je crois bien ... je crois avoir leur LP reçu en service de presse par RBS. Du coup je pense aussi à Sprung Aus Den Wolken, amenés par Gérard N'Guyen ... »


 
Luc SCHORDERET (1) : 
« Concert Les Coronados (il y en a eu plusieurs) la copine du bassiste avait la curieuse habitude de faire connaissance en plein "pogo" avec une partie de la gente masculine du public, en lui faisant une palpation assez marquée, d'une partie, disons très masculine là aussi, de son anatomie ! J'en ai fait les frais à plusieurs reprises : très curieux, très surprenant ! »


Francis LEIBENGUTH (2) :
« Je me souviens aussi de ce concert des Washington Dead Cats. Le bassiste s'appelait Lior et jouait en pyjama, le saxophoniste s'était fabriqué un lance-flammes avec un aérosol et un briquet et courait derrière le chanteur pour lui cramer sa banane, et le groupe lançait des légumes dans la foule qui les relançait sur la scène (c'était à la sortie de leur album "Go Vegetables Go"). Un immense bordel, et sans doute le concert le plus drôle que j'ai jamais vu. »


Luc SCHORDERET (2) : 
« Tous ceux qui l'on pratiqué se souviennent de l'escalier particulièrement pentu qui permettait l'accès au Bandit situé au 1er étage. Et moi plus particulièrement à l'occasion d'un concert sans pour autant me souvenir de quel groupe il s'agissait. C’était en hiver et la rue de Bouxwiller était bien enneigée. Arrivé un peu à la bourre et après avoir garé ma 104 Z (le coupé) à la Starsky & Hutch, au frein à main, nous nous précipitons dans l'escalier avec mon pote Martial, enjambant les marches 4 par 4. Mal m'en a pris, car une perte d'adhérence sur un nez de marche au milieu de l'ascension, m’a fait redescendre illico sur le ventre tout ce que je venais de gravir. Une soirée loose passée au bar à éponger mon menton en sang puisqu’il avait rebondi sur chacune des marches (je ne les ai pas comptées). Mon pote a passé la soirée à se bidonner en me disant que la scène était digne de Tex Avery ! Quand j'ai vu ma tronche le lendemain dans une glace, je n'ai eu aucun mal à le croire … »


 
Serge GREMILLET (batteur de M ET LES MAUDITS):
« Voici un souvenir assez précis du Bandit: Nous jouions ce soir là en première partie des Fixed-Up, groupe du Havre, mélange de rythm and blues speedé et de power pop. 3 musicos hyper technique. Ils font la balance en premier. Les mecs nous foutent les chocottes, en 2 temps 3 mouvements ils te balancent 2 morceaux hyper-pro. Ils sont 3 mais j'ai l'impression qu'ils sont au moins le double. Des techniciens, mais avec beaucoup de feeling. On n'en ramenait pas large. On fait notre balance, avec encore le souvenir de la balance des Fixed-Up et on est fébrile. Après, backstage, les 3 mecs de Fixed-up ne décrochent pas un mot. Le genre de mecs qui vivent rock, bouffent rock, boivent rock, pensent rock mais taciturnes. Ils avaient déjà la tête dans leur concert. Leur mutisme nous a encore plus foutu les boules. On est monté sur scène, on a fait dans notre froc et tout le monde a mal joué, le pire set de notre vie ! Ils sont venu après et ont réalisé leur set, du tonnerre ! Pour la ptite histoire on a terminé la nuit chez notre bassiste. Le chanteur-guitariste a passé la nuit a passer des disques et à boire des bières, sans dire un mot. Heureusement les 2 autres étaient un poil plus bavard, mais guère plus. Ceci dit, des gars sympas, quand-même. Mais parler n'était pas trop leur truc! »



Francis LEIBENGUTH (3) :
«  J'ai déjà raconté sur le blog mes souvenirs des concerts de Golgotha et des Washington Dead Cats, mais d'autres me sont revenus depuis, comme le concert de Sprung aus den Wolken où les musiciens étaient habillés avec des djellabas et des serviettes éponge sur la tête, ou celui de TC Matic où Arno était bourré au cognac mais a assuré comme une bête, et bien sûr les inoubliables prestations du Deep's Gang avec le DJ canadien, les guards, et les choristes Lisbeth et Carola. »



Serge SCHMITT :
« Si mes souvenirs sont exacts, je suis allé à une soirée Molodoi, en face du Bandit, dans la partie de l’étage qui est devenu un sauna, mais à l'époque tout le bâtiment était désaffecté; j'ai eu la chance d'y rencontrer Spatz et Mona Soyoc de Kas Product qui ont fait un bœuf avec les moyens du bord ... bref ... en fait à l'époque je cherchais des locaux avec le fantasme de me faire un loft pour y habiter, très ambitieux projet mais étant donné le salaire royal que me payait Mario comme DJ au Turckheim , je me suis résigné à refiler le plan à Christian Schall en lui parlant d'un local dispo, pour le Bandit … Voilà ce dont je crois me souvenir, à vérifier auprès de Christian s'il s'en souvient, peut-être qu'un certain Dominique  (Hamon) qui venait souvent et me fournissait des K7 de Cure en live, a été témoin de tout ça, sauf qu’il est décédé depuis des années ... RIP ... et si besoin, je te demanderais d'enrichir ce témoignage en recoupant avec d'autres souvenirs, car je suis may be devenu un peu mytho avec les années qui passent ... »


Francis LEIBENGUTH (4) : 
« Un autre souvenir, le concert des Wild Swans. Déjà au départ le public n'était pas chaud-chaud, mais en plus le retour chant était à la hauteur de la tête du chanteur. Résultat : dès qu'il se mettait à chanter, ça "larsenait" à mort, ce qui fait que le volume du chant a été tellement diminué qu'on ne l'entendait pratiquement plus. Au bout d'un moment, tous les spectateurs ont rejoint le bar (sauf un qui pogotait sur n'importe quoi), et au bout d'une 1/2 heure de concert, les musiciens ont posé leurs instruments et sont sortis de scène. Dur, dur ...»


QUIET DOG :
« Je me souviens d’un concert des Washington Dead Cats quelque peu tendu. Entre les morceaux, le chanteur agacé de jouer devant un public qu’il devait juger pas assez nombreux, s’adressait aux spectateurs avec un ton de reproche quasi insultant. Sauvage le matou, psychobilly mais pas très psychologue : depuis quand les présents ont-ils tort ? »



Ziane GRINI :
« Ah le Bandit! J'y ai fait pas mal de mes premières sorties à Strasbourg à partir de 1983. Je ne me souviens pas de tout ce que j'y ai vu ou deviné à travers la fumée et mon aura éthylique... ah si, dans le genre inavouable: les débuts de Raft avant leur tube "planétaire". »



Marie JOLIVET : 
« Putain le bandit, rien que le nom je tripais déjà ! Et pourtant je suis parisienne et j’avais déjà fréquenté des tas d’endroits ! Mais ce lieu sombre, à la fois mystérieux et spacieux, bruyant, alternatif, tous âges confondus nous a fait vivre des soirées mémorables, en 1986 notamment, presque à la fin, le Deeps Gang, les performances, les soirées RBS organisées par Nicolas Gamelin ... et hommage à Didier Poux, star locale ... En fait le Bandit, c'était mon Bus Palladium strasbourgeois ... très, très grosse nostalgie! »



Serge NTEPPE :
«  Après le concert des Rois Fainéants (ex Lou's des années punk/ the Clash) qui avaient accomplis un set à la Stax du tonnerre, on s’est retrouvé backstage Nicolas Poulolo & moi , bien éméchés, à nous vanter comme des gnoufs de notre nouveau groupe de rhytm'n'blues strasbourgeois … et de leur proposer des plans de concert sur Paris avec Elles !!!!

Sinon, le concert marquant (surtout pour moi ) au Bandit, c’est celui d’Alan Vega...mais erreur de "djeunesse », j'avais démarré trop fort l'après-midi en "tout", ce qui fit que je le vis un peu "en décalé" Alan Vega !

Il y aurait pleins d'autres choses à dire encore … Pour le côté "être subjugué" pendant tout un concert ( l'art de la sublimation!), je placerais de manière évidente, le concert du groupe américain Certain General avec un Parker Dulany qui m'a littéralement "hypnotisé" ce soir là, et c'est aussi pour ce genre de concerts que le Bandit restera pour moi un éternel pays sans frontières, sans visas (mais avec des visages variés) où le temps d'un concert (mais bien plus) tout était possible sans retenue et cela avec une rage "certaine" …
Je me souviens également du concert des Kingsnakes avec Didier Jenrenaud, c'est lui qui à l’étage du Petit Max avait braqué une peau de fauve et l'avait balancé par la fenêtre sur leur van posté en bas !!! Leur manager a tout réglé : la note et les embrouilles … Tout cela s'est fini dans un hôtel miteux (très parisien du 11’ème, Republique) où j'ai (enfin) pu tester une guitare Gretsch "nacrée" orange à échancrures  … celle du Jeanrenaud … 15 minutes comme ça, juste pour jouer "à la cool, décontracté du gland" un petit riff à la Bo Diddley ! »



Cécile COIFFARD (chanteuse de CANDIDATE):
« Un des souvenirs les plus rigolos avec Candidate, c'est un concert en 1986 à Strasbourg au Bandit. Sur un set de 15 titres, on n'a réussi à jouer qu'un seul morceau en entier, le reste s'est transformé en hystérie générale : Toutes les filles devant Bidou et tous les garçons devant moi à hurler. Moi qui étais très traqueuse sur scène, je n'avais jamais autant ri que pendant ce concert. Tout partait en vrille et plus on pataugeait, plus on était plié en 4. Inoubliable! On a fini au petit matin avec nos potes et nos fans à faire la route des vins en Alsace... Boire et conduire, ça se faisait encore à l'époque ! »


 
Laurent HIRN (guitariste de RUPTURE):
« Etonnant retour dans le passé, heureux de nous en rafraîchir la mémoire. »


Manolito : 
« Ah ah, le Bandit (et le loft tout près), j'y ai vu quelques pointures, et j'ai aussi le souvenir d'anecdotes plus ou moins drôles, comme le concert de Blessed Virgins, interrompu parce qu'un gros malin s'était amusé avec sa bombe lacrymo ...
Sinon mes souvenirs sont flous, je ne sais même plus trop qui j'ai vu là-bas lol, les Dogs aussi, Paul Personne au loft... Mes souvenirs s'effacent au fur et à mesure ... »


Romain CREUTZMEYER :
« Mon premier happening et ma première soirée au Bandit en 1986 !
Jeune Colmarien à 18 ans un jeudi de septembre 1985 vers 17h45 je débarque à Strasbourg censé y poursuivre mes études en Arts plastiques à la FAC… Mouais…

 
Certes, mais avant toutes choses après mon inscription rapide à la fac et la recherche d’un toit trouvé route du Polygone, affamé et assoiffé de rencontres, j’essaime les troquets et bouis-bouis strasbourgeois ou je fais la connaissance de quelques Zoulous de ma trempe avec qui bientôt je sympathise.

 
Il me faut un peu de temps, car le Colmarien est franchement déjanté et encore un tantinet agressif envers les barbares « béxers » Strasbourgeois.

 
Je découvre la faune Bas-Rhinoise et la vie nocturne de la capitale de basse Alsace et vu mon caractère trempé à et au blanc, les confrontations sont régulièrement teigneuses. Mais la sélection est rapide et ceux que j’ai rencontrés et avec lesquels j’ai eu plus que des mots et parfois des maux à l’époque, sont encore mes amis aujourd’hui…

 
Grâce à ces premiers piliers, je fais alors loin des chemins de la faculté, rapidement la connaissance de quelques fumeurs de bières, membres d’une troupe d’artistes-comédiens, saltimbanques-rêveurs sans compte et sans le sou, comme d’autres défoncés tous membres du collectif, « Trans Neuron Express » ! De loin souvent, car planant dans mes sphères peinturluresques et rarement de près, je me joins pourtant de temps en temps au groupe avec lequel j’arrive en fin de compte après plusieurs tentatives à communiquer, pour assister à des réunions artistico-culturelles…
Jusqu’au jour où un déjanté futur polytoxicomane notoire, le fameux Stuka de l’époque avec sa merde de Honda genre pseudo-sportive, membre actif et nerveux avec ses potes d’une association sise rue du Vieux Marché aux Vins me propose d’imaginer une intervention pour une soirée concert, intitulée « the Night » avec en tête d’affiche le groupe OTO ! 

 
Sitôt dit, sitôt trouvée, mais vu que cette idée supposait un minimum d’organisation et quelques deniers pour sa réalisation, j’en parle au collectif « Trans Neuron Express » dirigé par un certain Georges Lafflote qui n’en buvait pas et propose mon option de peinturlurage collectif et rigolo : Tous à poil on se court après et on se tartine de peinture au rythme de la musique !! L’idée plait, mais certaines minettes de la troupe un tantinet pudiques suggéreront l’utilisation d’artefacts en plastiques pour masquer les zizis qu’ils avaient plus petits que le mien…!
Ceci permettra la confection de costumes que nous présentons avec le concept aux responsables du Bandit. L’intervention est appréciée et acceptée illico !

 
Résultat, le soir du concert, après OTO, pour continuer cette soirée festive on s’est tous jeté sur la piste pour se peinturlurer et s’éclater comme des fous sur la musique des Résidents, devant un public ravi et stupéfié, qui n’en a pas perdu une goutte !

 
Le journaliste du coin a parlé dans son article de « prérégrinations » avec une faute d’orthographe, mais il voulait certainement parler de premières « pérégrinations aventureuses et frénétiques de sept intervenants d’un collectif expérimental Strasbourgeois, qui vêtus de combinaisons plastiques ont revisité l’univers avant-gardiste de San Francisco en s’appliquant à une performance picturale dynamique » ! Wouah !

 
À croire que le scribouillard avait déjà visité San Francisco, au moins dans ses rêves.
Je me souviens de certains qui ont participé à ce happening via l’article et les photos que je t’ai envoyé JL, mais depuis on s’est perdu de vue.
Au fait : Étienne, Jacques, Françoise et les autres aussi évidemment… si vous vous reconnaissez dans cette aventure, faites un coucou ! »


NDLR : les photos de la performance évoquée par Romain sont ici :
http://lebandit.blogspot.fr/2011/08/soirees-night-simple-detour.html



Pierre Louis AOUSTON :
« Gin GORDON’S Ah! Le Bandit! Boire, boire, boire, entendre, écouter, écouter, regarder, regarder, être dans, être là où il faut, où il faut être à Strasbourg, un lieu qui n’existe plus heureusement, parce que mort d’une mort violente sans une petite fin ; Strasbourg n’a plus de ces endroits où il faut être pour être au centre du monde, au Bandit on y était, aujourd’hui Strasbourg est de nouveau une ville de passage, loin du monde, où je vous conseille ne pas vous arrêtez. Je ne bois plus de gin ... »
 


Jeannette GREGORI :  
« Le Bandit des années 85 et 86, ce sont quelques flashes qui me reviennent. Des réminiscences visuelles comme l’attroupement de jeunes gens avec des coiffures d’Iroquois bien sculptées, des perfectos noirs, le A d’anarchie qui apparaissait au dos des vestes de treillis, les cheveux décolorés des filles, leur maquillage outrancier… Les groupes comme Jazz Butcher ou Kat Onoma étaient si proches de la scène qu’on avait l’impression de partager avec eux un vrai moment d’intimité. Les filles s’éloignaient discrètement lorsque les pogos commençaient et allaient prendre un verre. Pendant une semaine au moins la qualité de la prestation scénique des musiciens allait alimenter nos conversations… Le Bandit, c’était aussi les amis qu’on retrouvait le temps d’un concert, ceux de la fac, ceux du lycée qui avaient fait le voyage depuis Metz ou Nancy. Enfin, le Bandit, c’était un formidable dérivatif dans une vie étudiante ponctuée de l’angoisse des partiels, des déjeuners régulièrement composés d’un sandwich jambon-beurre et d’un petit boulot pendant les congés scolaires comme agent de tri dans la librairie du coin… »



Eric HILD :
« Je rentre de la Région Nord à l'été 84. Région si propice à la musique, aux fêtes. La Belgique ouvre ses boîtes à Minuit et ferme avec le dernier client. Je reviens hanter mon Strasbourg natal, cette ville de ploucs, persuadé de tout connaître.........Une courte réintégration à la vie nocturne, et en janvier 85, la déflagration : ce Bandit dont on m'avait chauffé le cuir réouvre ses portes.......... Un endroit qui autorise tout. La liberté comme mot d'ordre. Toutes les expériences artistiques sont permises. En y pensant, c'est une odeur, un son, une clope, un verre, une peinture, des potes, qui apparaissent dans un brouillard teinté de découvertes incessantes. Une certaine idée de la vie, optimiste, drôle et finalement assez sage. La fête sans SIDA, chômage, ou autres actuelles épées de Damoclès. Le rire érigé en habitude : je me souviens, ému, de Lisbet et de Carola, et des « guards », dans la folie furieuse du « Deep's Gang». Notre insatiable curiosité trouvait une source : on ne s'est pas gêné pour y plonger. Je retiens du Bandit et de ces deux années (puisque je n'ai pas connu 1983 et 1984) beaucoup plus qu'un endroit où écouter des concerts : un lieu de vie, tout simplement, dans lequel une jeunesse s'épanouissait à voir et écouter des talents, certes, mais surtout en se côtoyant, en s'interpellant, en riant. Là-bas, vivaient « the young men », fous de musiques différentes, avec la notion de partage. Ils ont vieilli, oui, mais ils n'oublient pas...... »




Claude HAMM :
« Une petite annecdote, qui s'est passée vers la fin du Bandit .... Les portiers n'étaient plus là tous les jours, et lors d'une soirée "psychédélique" on nous avait demandé à mon ami Bernard et à moi si nous voulions bien nous occuper de la porte. Aussitôt demandé, aussitôt fait. Nous voila dans le rôle de portiers, avec un saladier de cocktail de la soirée ... vert fluo si je me souviens bien, et très peu de clients. L'invitation était zébrée, et il en fallait une pour entrer. Un groupe de personnes s'approche, une jolie fille en premier, mais pas d'invitation ... Et mon ami Bernard en plaisantant qui dit "pas d'invitation et pas de minijupe .... Vous n'allez pas pouvoir rentrer". Le cocktail fluo aidant, nous venions de refuser l'entrée à Niagara (que nous n'avions évidemment pas reconnu), en concert à Strasbourg, et qui étaient les invités d'honneur de la soirée. Heureusement pour nous, le président de l'APRA (Cyril PRIEUR de mémoire) faisait partie du groupe, et nous a vite rappelé qui nous avions devant nous. »



Marie-Pascale ENGELMANN :
« Il était une fois une scène mythique légendaire époustouflante. Gravée à jamais dans nos mémoires d'adulescents des années 80. On a parlé des musiciens, on a parlé de la prog. ... On a juste oublié de parler des groupies. Des fans. Des filles. Toujours prêtes à arracher le tee-shirt de Lorenzi, la casquette de Poux ou d'espérer toucher la gratte au Christian ... La bienséance me demande de me taire. Cette marée féminine là au premier rang, dans une débauche de Pento, de perfecto et de piquants capillaires ... »


Eric Chris WAGGLE : 
 « Je me souviens de concerts qui m’ont marqué : Stéphan Eicher juste au sortir de Grauzone, il était seul à la guitare avec un rack de clavier à sa droite et une reprise hilarante de « Born in the USA » ré-intitulée « Born in Switzerland » and I’ve got nothing to do with the USA.
Autre souvenir de 84 et claque avec JAD WIO de Kbye et Bortek
Et puis TC MATIC qui m’ont fait aimé ARNO pour toujours.
Passion Fodder et le charisme de Théo Hakkola
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A suivre ...





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